Christiane Taubira, la ministre française de la Justice, a démissionné
Le président Hollande a accepté sa démission.
Le président de la République a exprimé à Christiane Taubira, «sa reconnaissance pour son action». «Elle aura mené avec conviction, détermination et talent la réforme de la Justice et joué un rôle majeur dans l’adoption du mariage pour tous», a-t-il écrit dans un communiqué de l’Elysée.
Nécessité
09:42 - François Hollande et Christiane Taubira "ont convenu de la nécessité de mettre fin à ses fonctions au moment où le débat sur la révision constitutionnelle s'ouvre à l'Assemblée nationale, aujourd’hui (mercredi) en Commission des Lois", écrit l'Elysée dans un communiqué.
Mme Taubira "aura mené avec conviction, détermination et talent la réforme de la Justice et joué un rôle majeur dans l’adoption du mariage pour tous", a salué François Hollande.
Urvoas, un proche de Valls
09:44 - Proche de Manuel Valls, spécialiste des questions de sécurité, M. Urvoas (56 ans) est l'actuel président de la Commission des lois de l'Assemblée nationale. Il était à ce titre chargé d'une mission pour trouver une solution à la réforme constitutionnelle de la déchéance de nationalité, à laquelle Mme Taubira s'était publiquement opposée à plusieurs reprises.
M. Urvoas "portera, aux côtés du Premier Ministre, la révision constitutionnelle et préparera le projet de loi renforçant la lutte contre le crime organisé et la réforme de la procédure pénale", indique l'Elysée.
Manuel Valls défend mercredi matin devant la commission des lois de l'Assemblée la réforme constitutionnelle voulue par François Hollande après les attentats de novembre. Celle-ci prévoit la constitutionnalisation de l'état d'urgence, et l'inscription dans la constitution de la déchéance de nationalité pour les binationaux nés Français et condamnés pour crime terroristes.
09:49 - DÉCHÉANCE DE NATIONALITÉ: TOUTE RÉFÉRENCE AUX BINATIONAUX SUPPRIMÉE DANS LA RÉVISION CONSTITUTIONNELLE
Réforme constitutionnelle
09:55 - Manuel Valls doit défendre ce matin devant la commission des lois la réforme constitutionnelle voulue par François Hollande après les attentats de novembre. Celle-ci prévoit la constitutionnalisation de l'état d'urgence, décrété le 13 novembre et dont l'exécutif envisage par ailleurs la prolongation pour trois mois. Le texte prévoyait aussi initialement l'inscription dans la Constitution de la déchéance de nationalité pour les binationaux nés Français et condamnés pour crime terroriste, une mesure instituant une différence de traitement entre Français qui a fracturé la gauche. Dans le texte qui sera présenté, le gouvernement a supprimé toute référence aux binationaux tout en étendant la déchéance de nationalité aux auteurs des crimes les plus graves.
Le week-end dernier
10:09 - La démission de Taubira a été actée avant le départ de Hollande pour l'Inde le week-end dernier, précise l'Elysée
Binationaux: pas de référence
10:04 - Le gouvernement va supprimer toute référence aux binationaux dans la révision constitutionnelle qui étend la déchéance de nationalité pour les crimes les plus graves, afin de répondre aux critiques d'une grande partie de la gauche sur une discrimination entre Français."La référence à la binationalité ne sera pas mentionnée. Aucun élément qui pourrait laisser penser qu'il y aurait une discrimination entre les Français ne sera retenu", explique une source. "La rédaction qui s'annonce est expurgée de toute référence aux binationaux", confirme à l'AFP un membre de la commission des lois.
Posez dès à présent vos questions à Joëlle Meskens ...
10:30 - La démission de Taubira est "une bonne nouvelle pour la France", juge la présidente du Front National Marine Le Pen dans un communiqué.
Taubira et la déchéance
10:36 - Plusieurs fois donnée démissionnaire car ouvertement opposée aux projets de déchéance de nationalité, Christiane Taubira annonce son départ mercredi, jour de présentation aux députés du projet de réforme constitutionnelle sur l'état d'urgence et la déchéance de nationalité. La polémique sur ce texte s'est concentrée sur les personnes concernées par la déchéance de nationalité. Dans un premier temps le gouvernement prévoyait la déchéance de nationalité pour les binationaux nés Français et condamnés pour crimes terroristes. Mais selon des sources concordantes, le gouvernement va supprimer toute référence aux binationaux, afin de répondre aux critiques d'une grande partie de la gauche sur une discrimination entre Français. Il semble toutefois que malgré cette précaution de langage, la réforme devrait bien prévoir une extension de la déchéance aux binationaux nés français.

Urvoas, un proche de Valls spécialiste des questions de sécurité
10:37 - Jean-Jacques Urvoas, nommé garde des Sceaux après la démission de Christiane Taubira, est un juriste spécialiste des questions de police et de renseignement, proche de Manuel Valls qu'il devra épauler pour faire adopter la réforme constitutionnelle sur la déchéance de nationalité.
Agé de 54 ans, brillant, M. Urvoas, universitaire en droit constitutionnel a accédé à la présidence de la puissante commission des Lois en juillet 2012, après seulement cinq ans au Palais Bourbon où il avait été élu député pour la première fois en 2007. Il présidait également la délégation parlementaire au renseignement.
Soutien actif de Dominique Strauss-Kahn, Jean-Jacques Urvoas soutient François Hollande lors de la primaire socialiste de 2011. Il se rapproche ensuite de Manuel Valls, avec qui il partage le même intérêt pour les questions de police et renseignement..
Secrétaire national du PS à la sécurité en 2009, il ferraille avec la majorité de l'époque sur ces thèmes, prônant ainsi la suppression de la préfecture de police de Paris, "hérésie juridique qu'il est urgent d'abolir".
Auteur en 2013 d'un rapport parlementaire sur l'activité des services de renseignement, il fut ensuite le rapporteur de la loi sur le renseignement adoptée après les attaques contre Charlie Hebdo et l'Hyper Cacher de Vincennes. Il s'était à cette occasion opposé à Mme Taubira sur la question du renseignement pénitentiaire.
Féru de lettres et d'histoire, il confesse aussi sur son blog son admiration pour Mylène Farmer.
Ambiance agitée à l'Assemblée
10:58 - En attendant Manuel Valls, la commission des Lois de l'Assemblée nationale examine deux propositions de loi des députés Les Républicains, dans une ambiance agitée après la démission de Christiane Taubira, constate Anne-Pascale Reboul, journaliste à l'AFP. Les députés vont et viennent. La réunion de la commission se tient sous la houlette de l' un de ses vice-presidents, Jean-Yves le Bouillonnec.
Popularité: Taubira loin derrière Fabius ou Macron
10:56 - Christiane Taubira apparait à la 21e place du baromètre Ipsos/"Le Point" sur la popularité des responsables politiques, qu'ils soient de gauche ou de droite. Dans le baromètre publié le 14 janvier, 30% des sondés portent un jugement "favorable" à son égard, 59% un jugement "défavorable". En terme de popularité, Mme Taubira arrive loin derrière le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius (47% favorable), le ministre de l'Economie Emmanuel Macron (45% favorable) la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal (43% favorable) ou l'ancien Premier Ministre Alain Juppé qui décroche la première place de ce classement (60% favorable).
Une icône de la gauche
10:44 - Christiane Taubira, 64 ans, devenue une icône de la gauche avec la réforme du mariage homosexuel, a une longue carrière politique derrière elle:
1978 : débute dans l'arène politique en tant que militante indépendantiste
1993 : élue députée non inscrite de Guyane
2001 : à l'origine de la loi qui reconnait comme crimes contre l'humanité la traite négrière et l'esclavage
2002 : candidate du Parti radical de gauche (PRG) à l'élection présidentielle (obtenant 2,32% des voix)
2012 : nommée le 16 mai garde des Sceaux
2013 : adoption de sa loi ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe
2014 : adoption de sa réforme pénale, qui crée une nouvelle sanction, la contrainte pénale
Fin 2015 : se dit à plusieurs reprises hostile à l'élargissement de la déchéance de nationalité aux binationaux nés Français et condamnés pour terrorisme
Salle comble à la commission des lois
11:10 - La commission des lois est en mode pause en attendant le Premier ministre. On nous dit qu'il s'entretient peut-être avec le président de la République, indique une journaliste de l'AFP. La salle est comble, des députés non membres de la commission s'étant rajoutés.
Valls tout sourire à la commission des lois
11:42 - Le Premier ministre Manuel Valls arrive tout sourire à la commission des lois alors qu'une foule de députés l'attend. Il s'installe entre le secrétaire d'Etat aux relations avec le Parlement Jean-Marie Le Guen et un administrateur de la commission. Des chaises manquent pour les nombreux députés présents, constate une journaliste de l'AFP.
Valls commence à parler
11:43 - Manuel Valls commence à s'exprimer devant la commission des lois. Les députés, qui sont une centaine au total, l'écoutent silencieusement.
11:44 - VALLS "SALUE L'ACTION" DE TAUBIRA