L’ancien PDG de Renault-Nissan fera sa première apparition publique mercredi de Carlos Ghosn après sa fuite rocambolesque.
Carlos Ghosn prend la parole.
Il s'exprime d'abord en anglais, puis en français et en arabe.
"Aujourd'hui est une journée très importante pour moi".
"On m'a retiré à ma famille."
"On m'a retiré à Renault-Nissan."
"On m'a privé de ma liberté. J'aimerais remercier ceux qui m'ont permis de la retrouver."
"J'ai été interrogé pendant plusieurs mois pendant plusieurs heures par jour et sans avocat."
"J'ai subi des accusations sans fondement. On m'a dit qu'il fallait avouer."
"Il n'y avait aucune issue au bout du tunnel."
"Je ressentais un profond sentiment d'injustice."
"Je ne suis pas ici pour vous expliquer comment j'ai fait pour quitter le Japon mais pourquoi j'ai quitté le Japon."
"Vous allez avoir la possibilité de découvrir la vérité."
"Je suis ici pour blanchir mon nom."
"Je n'aurai jamais dû être arrêté."
Carlos Ghosn remercie sa famille pour son soutien.
"Ils ont été ciblés par des diffamations dans les médias."
Carlos Ghosn remercie ses autres soutiens, notamment le peuple libanais et ses avocats.
Carlos Ghosn remercie également les militants des droits de l'homme.
Il accuse le système judiciaire japonais d'être "inhumain".
Mon calvaire "inimaginable" est le fruit d'une "poignée de personnes" qui travaillent pour Nissan.
"Je n'ai pas voulu me soustraire à la justice mais fuir l'injustice."
"C'était la décision la plus difficile de ma vie (quitter le Japon NDLR)."
"Ce sont les procureurs et les cadres de Nissan qui ont sali la réputation du système judiciaire japonais à l'international."
"Si c'est un complot, pourquoi ? Il y a deux principales raisons : Nissan a une performance qui est en déclin depuis le début de l'année 2017. Un PDG reste en place parce qu'il est performant. Il y avait une certaine tension au sein de la direction."
"Nissan dispose 40% de Renault et le gouvernement japonais ne dispose aucun droit de vote. Cela a créé de l'amertume."
Car le gouvernement français a un pouvoir de décision dans le fonctionnement de Nissan.
"Ce qui faisait défaut c'était la confiance. Certaines personnes chez Nissan ont pensé que la seule solution était de se débarrasser de moi. Ils ont eu raison."
Carlos Ghosn explique que désormais Renault a moins de pouvoir mais que les résultats ne sont pas au rendez-vous.
"Je ne m'attendais pas à être arrêté."
"J'ai été surpris. Il y a eu une arrestation montée de toute pièce."
"Je ne savais pas que Nissan tirait les ficelles."
"Je ne savais pas que l'entreprise tirait les ficelles avec le parquet."
"Comment cela peut être légal ?"
"La collusion entre le parquet et Nissan est évidente."
Carlos Ghosn raconte ses conditions de détention.
"J'ai pu prendre ma douche deux fois par semaine seulement. J'ai été interrogé de jour comme de nuit sans avocat."
Le Japon crie au complot concernant le mandat émis contre sa femme.
"Pendant neuf mois j'ai été séparé de ma femme. Elle est une femme très courageuse mais elle est partie car elle avait peur."
"Ils ont essayé de briser ma volonté."
"J'ai été naïf. J'ai cru que c'était le juge qui était aux commandes mais c'était le parquet."
"Tout laissait à penser que je n'allais pas avoir un procès équitable."
"J'avais le sentiment d'être otage d'un pays que j'ai servi."
Carlos Ghosn s'explique sur le reproche de sous-déclaration qui lui est adressé.
"Il n'y a pas de pays démocratique dans lequel ont est mis en accusation pour les faits qui me sont reprochés."
Au sujet de son arrestation, Ghosn dénonce une «collusion» entre Nissan et le procureur japonais
Les avocats de Ghosn lui ont dit qu’il risquait d’attendre cinq ans avant un verdict au Japon
"Je pensais que j’allais mourir au Japon, ou alors il fallait que je quitte le pays", explique Carlos Ghosn
"Aucun pays démocratique ne met en prison qui que ce soit pour ces faits"
Ghosn a projeté ensuite une résolution du conseil d'administration, qui montre que "si un dirigeant étranger souhaite avoir un taux d'échange pour ses revenus, il peut le faire".
«Nissan a dépensé plus de 200 millions de dollars durant l'enquête, tout ça pour 14,7 millions de dollars»
"On me dit que j'ai des propriétés à Rio, en France, à Beyrouth, comme si j'avais des propriétés secrètes", s'est encore étonné Ghosn
Il s'est ensuite exprimé sur la fête d’anniversaire de l’Alliance de Renault-Nissan à Versailles
"Ce n’est plus le château de Louis XIV, c’est le symbole du génie français, de l’ouverture de la France au monde"
"J'ai quitté le Japon parce que je ne pouvais obtenir justice", a conclu Carlos Ghosn