La conférence de presse devrait commencer incessamment sous peu. Les ministres des entités fédérées sont déjà arrivées. On n'attend plus que la Première ministre Sophie Wilmès.
Sophie Wilmès est arrivée.
La première ministre rappelle le bilan du jour.
"Je suis consciente que c'est très pénible pour les personnes qui ont perdu un proche. Ils ont dû faire leurs adieux dans des circonstances très difficiles."
Sophie Wilmès remercie tous les Belges qui respectent les mesures prises.
La Première ministre remercie encore le personnel soignant.
Sophie Wilmès salue les policiers, les conducteurs de bus, les travailleurs du secteur alimentaire et toutes les autres personnes qui continuent à faire tourner la société.
Les scientifiques s'accordent qu'il est beaucoup trop tôt pour affirmer que l'épidémie est sous contrôle. Certains indicateurs rapportent la baisse de la croissance exponentielle du virus. Il faut donc continuer l'effort, précise Wilmès.
Les mesures prises préalablement seront prolongées jusqu'au 19 avril et cette décision pourra être renouvelée pour deux semaines, jusqu'au 3 mai.
Les CNS seront convoqués régulièrement pour faire le point sur la situation.
Les citoyens sont tenus de rester chez eux sauf pour les déplacements essentiels: travail, médecin, courses.
Pour l'activité physique en plein air, l'objectif est bien de rester en mouvement et de ne pas s'installer dans les parcs pendant des heures. Après la fin de l'activité, il faut rentrer immédiatement chez eux. Il n'est pas question de se rendre dans les Ardennes ou à la mer pour la journée. Des sanctions sont appliquées. Un système de perception immédiate des amendes sera mis en place.
Fin de la prévention, le temps est aux sanctions. "Il est important que tout le monde joue le jeu sérieusement".
Wilmès condamne les lockdown parties très fortement. "Beaucoup de jeunes ne se sentent pas concernés. On se sent invincible quand on est jeune. Parmi les jeunes qui faisaient la fête dans les cafés il y a quinze jours, il y en a qui sont aujourd'hui aux soins intensifs. C'est une réalité et chacun doit en être conscient".
"En ce qui concerne les entreprises, le télétravail est obligatoire pour toutes les activités non-essentiels. Si les règles de distanciation sociale ne peuvent pas être mises en place, l'entreprise doit fermer. Des contrôles ont déjà eu lieu et continueront."
"Pour les écoles, la règle reste la même. La garderie dans les écoles doit pouvoir être assurée pendant les vacances de Pâques également. Si ce n'est pas possible, une autre forme de garderie peut être organisée: les enfants gardés ensemble devront continuer à l'être et de préférence être gardés par des personnes avec qui ils ont eu des contacts récemment".
"Aujourd'hui, nous vous demandons du courage et de la patience. Continuons à faire preuve de créativité pour maintenir les liens sociaux. Continuez à prendre soin de vous et prendre soins des autres."
"Si l'objectif à réaliser est bien clarifié pour le sport et la promenade, il faut néanmoins limiter autant que possible le temps de sortie. Nous ne voulons pas que nos scientifiques reviennent avec une demande de renforcement des mesures".
"Priorité aux choses prioritaires: nous nous occupons actuellement de la situation sanitaire. Après le 19 avril, il pourrait y avoir une autre période de deux semaines avec ces mêmes mesures. Nous faisons tout ce que nous pouvons pour étudier ces mesures régulièrement. Nous n'avons pas encore pensé à ce que nous ferons des festivals d'été, c'est encore trop loin actuellement. Nos décisions sont prises sur base des conseils des experts scientifiques. Nous n'avons pas encore regardé l'été."
Concernant le risque de saturation des hôpitaux, Wilmès confirme que le risque existe. "Nous n'aurions pas pris des mesures aussi importantes si nous ne craignions pas une saturation des hôpitaux. L'exponentialité des cas est en train de diminuer. L'accélération est moins forte. Les experts nous disent également qu'il est trop tôt pour tirer des conclusions. Nous n'avons pas encore vu le bout du tunnel. Cela nous permettra à la fois d'assurer la capacité d'accueil des hôpitaux, d'éviter aussi des contaminations qui ne sont pas nécessaires, et d'être contraints de prendre des mesures encore plus drastiques".
Les secteurs cruciaux. "Le raisonnement de base fonctionne pour tout le monde: toutes les entreprises doivent continuer à fonctionner avec la règle absolue du télétravail. Si vous n'êtes pas en capacité de le faire, l'exercice du travail doit alors se faire dans le respect absolu des règles de distanciation sociale. Sinon, l'entreprise doit fermer. Les entreprises de secteurs cruciaux ne peuvent pas être soumis de manière absolue à la règle de distanciation sociale mais elles restent soumises à cette règle, si c'est possible. Autre question qui se pose; quelles sont les entreprises qui rentrent sous le vocable 'entreprises en secteur crucial'? Nous avons soumis une annexe aux partenaires sociaux pour qu'ils puissent étudier cette annexe, pour qu'on éviter d'oublier certaines entreprises ou d'en ajouter alors que ce n'est pas nécessaire".
L'arrêté ministériel sera mis à jours dans les jours à suivre.
"On a organisé la garderie depuis les mesures que nous avons prises par les professeurs. Cela a créé des facto des communautés: des élèves et des professeurs. La question des vacances ne doit pas permettre de changer cette approche-là. Il faut tenir compte de la réalité du terrain; si maintenir le système actuel n'est pas possible, il faut organiser une alternative qui respecte néanmoins les communautés créées. A savoir ne pas mettre des enfants en présence d'autres enfants qu'ils n'ont pas fréquentés depuis deux semaines".
La conférence de presse est désormais terminée.
Elio Di Rupo explique que les montants des amendes seront décidés par le ministre de l'Intérieur mais le montant pourra directement être perçu par les policiers.
Sur RTL, Maxime Prévot s'est dit déçu de la décision du Conseil national de sécurité. "Deux semaines de délai supplémentaires, un rappel des mesures existantes et c'est à peu près tout. Le contexte m'amenait à penser qu'on pourrait avoir des mesures plus importantes. (...) On attend des lignes directrices qui soient plus claires pour les bourgmestres, la police et les citoyens". Il prend l'exemple des déplacements de loisir: le citoyen ne sait pas toujours s'il se met en défaut ou pas, la police interprète de manière librement les choses. "Deuxième enjeu: les écoles. On ne sait toujours pas si on va pouvoir compter sur les professeurs comme si on était en régime normal ou si on va être dans un schéma de bénévolat. Troisième enjeu: les masques. Tous les jours, on est harcelé de coups de téléphone de gens en première ligne qui n'ont toujours pas de masques."