Manifestation nationale pour le pouvoir d'achat

  • Une manifestation nationale est organisée ce lundi à Bruxelles par les syndicats FGTB, CSC et CGSLB. Ils réclament davantage de pouvoir d’achat pour les travailleurs et une modification de la loi sur la norme salariale. Les syndicats ont promis une «démonstration de force».

  • La manifestation partira à 11h de la gare du Nord à Bruxelles. Pour permettre à tout le monde de rejoindre le lieu de rassemblement, neuf trains supplémentaires seront affrétés par la SNCB.

  • «La situation est calme dans le terminal de Brussels Airport» ce lundi matin, indiquait peu avant 7h00 la porte-parole de l’aéroport. «Pas mal de voyageurs sont visiblement bien au courant qu’ils ne doivent pas venir jusqu’ici.» Brussels Airport a décidé dimanche soir d’annuler tous les vols prévus lundi au départ de l’aéroport de Bruxelles-National pour des raisons de «sécurité», en ce jour de manifestation nationale.  «Au total, 232 vols au départ de Bussels Airport sont annulés aujourd’hui, tandis qu’un vol sur quatre est opéré, dans le sens des arrivées», précise la porte-parole. Les vols de fret sont, eux, maintenus.

  • Une ligne de métro sur quatre était opérationnelle lundi vers 7h30 à Bruxelles, informait la Stib sur son site internet. Il s’agit de la ligne Stockel-Gare de l’Ouest, prolongée jusqu’à Erasme. La fréquence était cependant très réduite. Des attestations de retard peuvent être téléchargées par les voyageurs.

    Sept lignes de tram sur 17 et une quinzaine de lignes de bus étaient en fonction. Au nord du pays, quelque 60% des bus et 40% des trams de la société flamande de transport en commun De Lijn roulaient lundi vers 7h00, a-t-on appris auprès d’une porte-parole.

  • En Wallonie, de nombreuses lignes du réseau TEC étaient supprimées. Des listes des parcours concernés par ces suppressions avaient été communiquées vendredi sur le site internet de la société. Ces listes sont régulièrement mises à jour suivant l’évolution de la situation.

  • La SNCB ne mentionnait vers 8h00 aucune perturbation majeure sur son site internet.

  • De Croo: «Asseyez-vous à la table et cherchez des solutions»

    Lorsqu’en tant que pays, on est confronté à quelque chose d’absolument inédit, on attend des partenaires sociaux qu’ils s’asseyent autour de la table et trouvent des solutions plutôt que de se pointer du doigt, a déclaré en substance le Premier ministre Alexander De Croo, lundi sur les ondes de la RTBF et de la VRT, alors que les syndicats espèrent rassembler plusieurs dizaines de milliers de personnes dans les rues de Bruxelles pour défendre le pouvoir d’achat.

    Confronté à de multiples crises, le gouvernement n’est pas resté les bras croisés, a rappelé le Premier ministre selon qui les mesures prises, en plus de l’indexation des salaires - permettent d’amortir le choc. «Nous avons demandé à des experts d’examiner la qualité des mesures dont nous disposons. Ils sont arrivés à la conclusion qu’on est mieux protégé en termes de pouvoir d’achat en Belgique que dans n’importe quel autre pays de la zone euro», a-t-il affirmé.

    Des milliers de personnes affluaient lundi matin dans le quartier de la gare du Nord à Bruxelles en vue de la manifestation nationale pour le pouvoir d’achat. Les militants FGTB, CSC et CGSLB se motivent à l’aide de musique dansante et de coups de pétards. 

    «La vie est chère, il faut de meilleurs salaires": un écran géant et un podium marque le début du cortège, qui doit démarrer dès 11h. Les manifestants s’engouffreront alors dans l’avenue du jardin Botanique, puis passeront par la gare Centrale avant de rejoindre la gare du Midi. 

  • Les actions syndicales de lundi menées pour défendre le pouvoir d’achat des travailleurs constituent un bel exemple de politique de l’autruche, estime le CEO de la Fédération des entreprises de Belgique (FEB), Pieter Timmermans. Il a été confirmé par plusieurs instances, dont la Banque nationale récemment, que - contrairement à nos pays voisins - le pouvoir d’achat des familles est protégé par l’indexation automatique des salaires et des allocations, rappelle la fédération patronale.

    «La BNB a calculé que l’indexation automatique des salaires entraînera une hausse des salaires de 5,5% respectivement en 2022 et en 2023. Cela signifie une augmentation du coût salarial total de plus de 11%, soit près de 5% de plus que ce qui est attendu dans nos trois pays voisins, ce qui porterait à nouveau notre handicap salarial absolu à environ 16%.

    Si, à court terme, l’indexation automatique des salaires assure une bien meilleure protection du pouvoir d’achat que dans les pays voisins (+2,0% en 2022-2024) et que le revenu disponible des ménages en termes réels continue même d’augmenter (+4,5% en 2022-2024), les conséquences pour les entreprises belges risquent d’être désastreuses», avertit la FEB.

    «La demande des syndicats de supprimer la loi sur la norme salariale et donc de faire encore exploser les coûts salariaux des entreprises est inacceptable. En effet, cela pousse nos entreprises - qui reportent déjà des investissements et des recrutements - encore plus loin dans le gouffre. Au final, les revendications des syndicats favorisent des pertes d’emplois, des délocalisations et des restructurations», martèle la Fédération.

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