Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a annoncé mardi qu’il ne rencontrerait pas comme prévu son homologue russe Sergueï Lavrov, après la reconnaissance par Moscou de deux régions séparatistes de l’est de l’Ukraine.
«Maintenant que nous voyons que l’invasion a commencé et que la Russie a clairement rejeté toute diplomatie, cela ne fait aucun sens de se rencontrer à ce stade», a déclaré M. Blinken au cours d’une conférence de presse commune avec le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kuleba.
Les principes de «la Charte des Nations Unies ne sont pas un menu à la carte» et la Russie doit «les appliquer tous» à l’égard de l’Ukraine, a affirmé mardi le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, dans une vive critique à l’égard du Kremlin.
«Ils ne peuvent pas être appliqués de manière sélective». «Les États membres les ont tous acceptés et ils doivent tous les appliquer», a-t-il insisté en réaffirmant que la reconnaissance par Moscou d’une «soi-disant indépendance» de zones séparatistes était «une violation de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de l’Ukraine».
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a annoncé mardi une «série de sanctions» économiques contre la Russie «jusqu’à ce que l’intégrité territoriale de l’Ukraine soit rétablie».
Le Canada va notamment «interdire aux Canadiens d’effectuer toute transaction étrangère» avec les territoires séparatistes prorusses de Lougansk et Donetsk, imposer des sanctions aux parlementaires russes qui ont voté en faveur de la «décision illégale de reconnaître ces territoires» et «interdire aux Canadiens de participer à des achats de la dette russe», a-t-il déclaré lors d’un point presse, à la suite d’annonces de sanctions par l’Europe et les Etats-Unis.
La Chine a accusé mercredi les Etats-Unis de «mettre de l’huile sur le feu» en Ukraine, après la reconnaissance par Moscou de deux régions séparatistes de l’est du pays et l’annonce de sanctions par Washington.
«Les Etats-Unis n’ont cessé de vendre des armes à l’Ukraine, augmentant les tensions, créant la panique et ils ont même exagéré le calendrier d’une guerre», a fustigé devant la presse une porte-parole de la diplomatie chinoise, Hua Chunying.
«La question clé est de savoir quel rôle ont joué les Etats-Unis dans les tensions actuelles en Ukraine», s’est interrogée la porte-parole.
«Quelqu’un qui jette de l’huile sur le feu, tout en accusant les autres, c’est quelqu’un d’immoral et d’irresponsable», a estimé Mme Hua.
Le pape François a déploré mercredi les «scénarios de plus en plus alarmants» qui se profilent en Ukraine et menacent «la paix de tous», alors que les craintes d’une escalade militaire par Moscou sont au plus haut.
«Malgré les efforts diplomatiques de ces dernières semaines, des scénarios de plus en plus alarmants s’ouvrent», a déclaré le pontife argentin à la fin de son audience générale hebdomadaire. «Je prie toutes les parties impliquées pour qu’elles s’abstiennent de toute action qui pourrait provoquer encore plus de souffrance aux populations», a-t-il ajouté.
La Russie a promis mercredi une riposte «forte» et «douloureuse» aux sanctions américaines annoncées par Washington après la reconnaissance par Moscou des régions séparatistes d’Ukraine.
«Il ne doit pas y avoir de doute: il y aura une riposte forte aux sanctions, pas forcément symétrique, mais bien calculée et douloureuse pour la partie américaine», a assuré le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a assuré mercredi que «l’avenir de la sécurité européenne» se décidait actuellement en Ukraine, pays qui craint une invasion russe imminente.
«Nous sommes unis dans la conviction que l’avenir de la sécurité européenne se joue en ce moment même chez nous, en Ukraine», a déclaré M. Zelensky en recevant à Kiev ses homologues polonais et lituanien.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a demandé mercredi des «garanties de sécurité» pour son pays de l’Occident et de Moscou, au moment où l’Ukraine fait face à la menace d’une invasion russe.
«L’Ukraine a besoin de garanties de sécurité, claires et concrètes, immédiatement», tant de l’Occident que de la Russie, a déclaré M. Zelensky lors d’une conférence de presse.
— Ukraine -
«De paisibles villes ukrainiennes sont en train d’être attaquées. C’est une guerre d’agression. L’Ukraine se défendra et gagnera. Le monde peut et doit arrêter Poutine. Il est temps d’agir maintenant», a tweeté le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba.
— Etats-Unis -
Le président américain Joe Biden a dénoncé «l’attaque injustifiée» de la Russie contre l’Ukraine.
«Le président Poutine a choisi (de lancer) une guerre préméditée qui entraînera des souffrances et pertes humaines catastrophiques», a dit M. Biden dans un communiqué. «La Russie, seule, est responsable de la mort et de la destruction que cette attaque provoquera», a-t-il insisté, assurant que «le monde exigerait des comptes de la Russie».
— ONU -
Le conflit déclenché par la Russie en Ukraine «doit s’arrêter maintenant», a imploré le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, après une réunion en urgence du Conseil de sécurité.
«Président Poutine, au nom de l’humanité, ramenez vos troupes en Russie!», a lancé le chef de l’ONU, visiblement éprouvé par l’annonce d’une opération militaire russe en Ukraine au beau milieu de la session du Conseil de sécurité. «C’est le moment le plus triste de mon mandat de secrétaire général des Nations unies», a-t-il ajouté.
— Union européenne -
«Nous condamnons fermement l’attaque injustifiée de l’Ukraine par la Russie. En ces heures sombres, nos pensées vont à l’Ukraine et à ses femmes, hommes et enfants innocents qui font face à cette attaque non-provoquée et craignent pour leurs vies», a déclaré la présidentde de la Commission européenne Ursula von der Leyen.
— France -
«La Russie a fait le choix de la guerre. La France condamne dans les termes les plus forts le déclenchement de ces opérations», a dénoncé l’ambassadeur de France à l’ONU, Nicolas de Rivière.
Cette décision, «au moment même où ce Conseil est réuni, illustre le mépris dans lequel la Russie tient le droit international et les Nations unies», a-t-il ajouté.
«Nous appelons la Russie à respecter le droit international humanitaire en toutes circonstances, nous appelons à la protection et au respect de tous les civils, notamment les personnes vulnérables, les femmes et les enfants, et le personnel humanitaire», a-t-il également lancé.
— Allemagne -
L’opération militaire russe est «une violation éclatante» du droit international, a dénoncé le chancelier allemand Olaf Scholz
— Otan -
Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a condamné jeudi l’«attaque téméraire et non provoquée» de la Russie contre l’Ukraine, avertissant qu’elle mettait en péril d’«innombrables» vies.
«Je condamne fermement l’attaque téméraire et non provoquée de la Russie contre l’Ukraine, qui met en danger d’innombrables vies civiles. Une fois encore, malgré nos avertissements répétés et nos efforts inlassables en faveur de la diplomatie, la Russie a choisi la voie de l’agression contre un pays souverain et indépendant», a déclaré M. Stoltenberg dans un communiqué.
«Les Alliés de l’Otan vont se réunir pour faire face aux conséquences des actions agressives de la Russie. Nous sommes aux côtés du peuple ukrainien en ce moment terrible. L’Otan fera tout ce qu’il faut pour protéger et défendre tous les alliés», a-t-il ajouté.
Une réunion d’urgence des ambassadeurs de l’Otan va être conviée dans les prochaines heures après le lancement d’une «opération militaire» russe en Ukraine, rapporte l’agence de presse AFP.
Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a condamné jeudi l’«attaque téméraire et non provoquée» de la Russie contre l’Ukraine, avertissant qu’elle mettait en péril d’«innombrables» vies.
Les forces militaires russes ont bombardé l’est de l’Ukraine, mais la situation est «sous contrôle», a indiqué l’état-major général de l’armée ukrainienne sur Facebook, ajoutant qu’il n’y a pas eu de débarquement de troupes russes dans la ville portuaire d’Odessa.
- La Russie a lancé une «opération militaire», des explosions ont été entendues à Kiev et dans plusieurs villes du pays
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Deux villes prises par les séparatistes de l'Est
Des séparatistes en Ukraine disent avoir pris les deux petites villes de Stanytsia Louhanska et Chtchastia, à l’Est de l’Ukraine, tandis que les autorités de Kiev confirment que les forces pro-russes ont avancé dans les territoires contrôlés par les troupes gouvernementales.
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